Puerto Natales – El Calafate
Bon d’accord, je n’ai pas choisi la route la plus conventionnelle!
J’en veux pour preuve le douanier chilien qui a réglé son tampon à la date du jour, faisant sauter deux crans (vraisemblablement le dernier passant datait d’avant-hier!) et les douaniers argentins qui s’emmerdaient tellement velus qu’ils m’ont gardé une heure et demi!! Il ne faut pas être pressé … mais ils sont tellement chaleureux que s’en serait presque un plaisir.
…
La route s’enfonce dans les terres.
La piste prend rapidement le dessus sur le béton (en Argentine, c’est goudron … quand il y en a; au Chili, c’est béton … quand ils sont obligés; … sinon piste, piste et … piste!).
A mesure que les sommets enneigés se rapprochent, les fonds de vallée ramassent des vents plus violents mais, somme toute, je m’y suis fait. Et les 300kg du bestiau se comportent très sagement.
Les cîmes sont de plus en plus hautes, de plus en plus blanches, les vallées de plus de plus encaissées. Ce, sur
Là, ultime poste à essence avant
Tout un programme!!
Formalités administratives finalement beaucoup moins vicelardes que ce à quoi je m’attendais.
Une dernière côte et … surprise : la pampa reprend subitement. Une pampa d’altitude puisque je n’ai fait que monter, mais une pampa, pampa : plate, jaune, soufflée par les vents, parsemée de moutons, de nandus (autruches locales qui pullulent!! en local? choïque!!) et parcellée de barbelés.
Un bitume flambant neuf.
Ca met de l’ambiance!!
Un croisement indiqué au dernier moment et tu fais demi-tour.
Tu as raté la route 40.
La piste 40 en l’occurence.
Et c’est reparti! En fait, il suffit de surmonter sa peur pour se lancer. Mais je crois que je me trouve toutes les excuses du monde pour flipper, même quand il n’y a pas lieu : un bruit de travers, un cailloux plus saillant que les autres que je n’évite pas (il faut dire – ultime sensation! – que certaines portions sont de véritables montagnes russes – ne me demandes pas pourquoi russe! – et à 100/120, tu ne les vois pas toujours arrivé à temps!!).
Tu te dis que les jantes doivent morfler … mais j’ai tellement vérifier à chaque halte, vérifier pour ne rien trouver, que je ne vérifie même plus!! L’injection qui ne « s’électronise » plus quand, par bonheur, tu es poussé par le vent. Le voyant de température qui oscille entre 2 (vent glaciale de face) et 6 (vent de dos!!).
Là! Apparté pour me justifier sur le sérieux de cette vitesse : les routes sont droites, mais droites, droites!! Dos d’ânes que tu t’enfiles sans craindre quoique ce soit d’autre qu’une mauvaise flaque d’eau, un vicieux nid-de-poule ou une caillasse que dépasse. Plaques de gravier mal tassés (mais tu le « sens » quand il y a eu des travaux dans les derniers jours) ou empreintes de camions de la dernière pluie ne sont plus un problème à cette vitesse. Dépendamment du sens du vent, tu prends possession de la partie droite de la route … ou de la gauche. Les véhicules arrivant en face sont visibles à des lieux à l’avance. En fait le choix se résume à
70 km de cette piste et tu retrouves le même bitume flambant neuf sur des virages qui s’enquillent dans la joie et la bonne humeur.
Je ne te parlerai pas d’El Calafate : « attrape-couillon » pour touristes en quête de glaciers qui s’enfoncent dans un lac. Ce doit être beau! J’y vais demain! mais en attendant El Calafate, il faut se la farcir!!Et je te vois venir : tu te dis « et le bonhomme dans cette histoire, il faut être héroïque pour affronter ces températures!! »
Que néni, mon bon monsieur! J’ai acheté à Miguel, dans le col Garibaldi (cf. le blog! Tu as lu le blog bien sûr? tu n’as que ça à foutre!!) sa combinaison de pêcheurs : Cordura® matelassé, manchons et col en néoprène, fermeture éclair sur les jambes et le devant. Gants de soie et gants de ski. Bonnes vieilles chaussures de rando qui ne demandent rien de plus que des socquettes … et le tour est joué!! Tout irait pour le mieux si, sous la combinaison, je n’avais cette sempiternelle veste photo qui me sert autant qu’elle m’encombre!!
Bertha l’afghane passe la douane!
SHONO